Un bon dosage bĂ©ton, câest la diffĂ©rence entre une dalle qui tient des dĂ©cennies et une surface qui fissure au premier hiver. Beaucoup de particuliers se fient encore Ă lâĆil ou Ă la pelle âĂ peu prĂšsâ, puis dĂ©couvrent trop tard que leur allĂ©e sâeffrite ou que leur petite fondation se dĂ©sagrĂšge. Un bĂ©ton performant repose pourtant sur quelques principes simplesâŻ: le bon ratio ciment / sable / gravier / eau, un calcul clair des volumes et une mĂ©thode de mĂ©lange rigoureuse. Comme pour une installation Ă©lectrique bien pensĂ©e, lâobjectif est le mĂȘmeâŻ: fiabilitĂ©, sĂ©curitĂ© et longĂ©vitĂ©. Ce guide montre comment transformer un tas de matĂ©riaux en un bĂ©ton rĂ©gulier, rĂ©sistant et adaptĂ© Ă chaque projet.
Pour illustrer ces principes, prenons le cas de Samir, propriĂ©taire dâune maison en rĂ©novation. AprĂšs avoir refait son tableau Ă©lectrique avec soin, il veut couler une dalle pour un atelier extĂ©rieur. La premiĂšre fois, il dose âĂ la loucheâ, rajoute trop dâeau pour que ce soit plus facile Ă tirer, et constate quelques mois plus tard des microfissures et des bords qui sâĂ©miettent. La seconde fois, il applique une mĂ©thode structurĂ©e : dosage en seaux, rapport eau/ciment maĂźtrisĂ©, adaptation Ă la mĂ©tĂ©o. RĂ©sultatâŻ: la surface reste solide, parfaitement stable, prĂȘte Ă recevoir Ă©tabli et machines. Câest exactement cette trajectoire que ce texte proposeâŻ: passer dâun bĂ©ton incertain Ă un mĂ©lange maĂźtrisĂ©, calculĂ© et contrĂŽlĂ©, avec des repĂšres concrets pour chaque type de travaux.
En bref :
- Comprendre le rÎle de chaque composant (ciment, sable, gravier, eau) est indispensable pour viser un béton résistant et durable.
- Appliquer les ratios de base (1â2â3 et 0,5 volume dâeau par volume de ciment) permet dâĂ©viter la plupart des erreurs de dosage bĂ©ton.
- Adapter les dosages aux usages (terrasse, fondations, béton armé, petits ouvrages) garantit une solidité en phase avec les contraintes réelles.
- Prendre en compte le climat, lâhumiditĂ© des matĂ©riaux et la mĂ©thode de prĂ©paration (main, bĂ©tonniĂšre, centrale) sĂ©curise votre chantier dans la durĂ©e.
Comprendre le dosage bĂ©tonâŻ: composants, proportions et rapport eau/ciment
Avant de sortir les seaux, il est essentiel de savoir ce que lâon dose rĂ©ellement. Un bĂ©ton nâest pas un simple âmĂ©lange grisâ mais une combinaison prĂ©cise de composants qui travaillent ensemble. Lorsque ces Ă©lĂ©ments sont bien proportionnĂ©s, le bĂ©ton supporte les charges, rĂ©siste aux intempĂ©ries et limite les fissures. Ă lâinverse, un excĂšs dâeau, un ciment sous-dosĂ© ou des granulats mal choisis fragilisent toute la structure, comme un circuit Ă©lectrique mal calibrĂ©.
Le bĂ©ton se compose de ciment, sable, gravier et eau. Le ciment est le liant hydrauliqueâŻ: il rĂ©agit avec lâeau pour former une âcolle minĂ©raleâ qui enrobe les granulats. Le sable, avec sa granulomĂ©trie fine (0/2 ou 0/4 mm), remplit les interstices entre les graviers. Les graviers (souvent 4/12 ou 8/16) forment lâossature mĂ©canique. Lâeau dĂ©clenche la rĂ©action chimique, mais aussi conditionne la maniabilitĂ© du mĂ©lange.
Voici un panorama synthétique du rÎle de chaque composant dans un dosage béton standard :
| Composant | RĂŽle principal | Impact en cas de mauvais dosage |
|---|---|---|
| Ciment | Assure la cohĂ©sion et la rĂ©sistance mĂ©canique | Trop peuâŻ: bĂ©ton friableâŻ; tropâŻ: retrait et fissures possibles |
| Sable | Remplit les vides, donne la compacitĂ© | ExcĂšsâŻ: bĂ©ton cassantâŻ; manqueâŻ: difficultĂ© Ă lisser, nids de gravier |
| Gravier | Structure et reprise des charges | TropâŻ: liaison ciment difficileâŻ; pas assezâŻ: bĂ©ton trop riche en pĂąte |
| Eau | Hydratation du ciment, maniabilitĂ© | SurplusâŻ: porositĂ©, perte de rĂ©sistanceâŻ; manqueâŻ: mĂ©lange sec, mal compactĂ© |
La clĂ© du dosage bĂ©ton se trouve dans un nombre souvent mĂ©connuâŻ: le rapport eau/ciment (E/C). Il sâagit du quotient entre la masse dâeau et la masse de ciment. Pour un bĂ©ton courant, on vise en gĂ©nĂ©ral une valeur entre 0,45 et 0,60. Par exemple, avec 350âŻkg de ciment par mÂł et 180âŻL dâeau, le rapport E/C est dâenviron 0,51âŻ: câest un bon compromis entre maniabilitĂ© et rĂ©sistance.
Pour garder ce rapport sous contrĂŽle, quelques rĂ©flexes sont prĂ©cieuxâŻ:
- Prévoir une eau propre, non chargée en terre ou matiÚres organiques.
- ContrĂŽler lâhumiditĂ© du sableâŻ: plus il est mouillĂ©, moins il faut ajouter dâeau.
- Introduire lâeau progressivement jusquâĂ obtenir une consistance plastique, ni trop fluide ni trop sĂšche.
- Utiliser si besoin des adjuvants plastifiants pour amĂ©liorer lâouvrabilitĂ© sans rajouter dâeau.
Pour les chantiers exposĂ©s au gel, aux sels de dĂ©neigement ou Ă un environnement agressif, il est judicieux de viser un rapport E/C â€âŻ0,50, tout en sâaidant de plastifiants. Cette approche, largement utilisĂ©e dans le bĂ©ton armĂ© moderne, garantit une porositĂ© plus faible et donc une meilleure durabilitĂ©.
En rĂ©sumĂ©, comprendre le rĂŽle de chaque ingrĂ©dient et maĂźtriser le rapport eau/ciment, câest dĂ©jĂ sĂ©curiser la base de tout dosage bĂ©ton, avant mĂȘme de parler de volumes de seaux ou de sacs.

Dosage bĂ©ton 1-2-3âŻ: proportions types, calculs par mÂł et par sac de ciment
Une fois les composants compris, vient la question crucialeâŻ: combien de ciment, de sable, de gravier et dâeau utiliser pour un mĂ©lange Ă©quilibrĂ©âŻ? Sur les petits chantiers, la mĂ©thode la plus pratique reste le dosage en volumes, souvent appelĂ© 1â2â3âŻ: 1 volume de ciment, 2 volumes de sable, 3 volumes de gravier et environ 0,5 volume dâeau par rapport au ciment. Cette ârecetteâ reste une rĂ©fĂ©rence pour de nombreuses dalles et petits ouvrages en maison individuelle.
Pour un bĂ©ton standard de maçonnerie, un dosage de 300 Ă 350âŻkg de ciment par mÂł couvre la majoritĂ© des besoins. Voici un exemple reprĂ©sentatif pour 1âŻmÂł de bĂ©ton courant :
| ĂlĂ©ment | QuantitĂ© typique pour 1âŻmÂł | Ăquivalent pratique (â seaux 25âŻL) |
|---|---|---|
| Ciment | 300â350âŻkg | 12 Ă 14 seaux |
| Sable | 600â700âŻkg | 25 Ă 28 seaux |
| Gravier | 1âŻ200â1âŻ300âŻkg | 48 Ă 52 seaux |
| Eau | 150â180âŻL | 6 Ă 8 seaux |
Pour les travaux domestiques, on raisonne souvent en sac de ciment. Un sac de 25âŻkg permet de produire environ 0,1âŻmÂł de bĂ©ton standard, et un sac de 35âŻkg autour de 0,14âŻmÂł. Cette rĂšgle donne un repĂšre immĂ©diat pour calculer vos besoins.
- Pour 0,5âŻmÂł de bĂ©ton avec des sacs de 25âŻkgâŻ: environ 5 sacs.
- Pour 1âŻmÂł avec des sacs de 35âŻkgâŻ: environ 7 Ă 8 sacs selon le dosage exact.
- Pour une petite dalle de 1âŻmÂČ sur 10âŻcm dâĂ©paisseur (0,1âŻmÂł)âŻ: environ 1 sac de 25âŻkg.
Sur les chantiers oĂč lâon utilise des seaux comme unitĂ©, un mĂ©lange type pour un bĂ©ton polyvalent ressemble Ă ceciâŻ:
- 1 seau de ciment
- 2 seaux de sable
- 3 seaux de gravier
- 0,5 Ă 0,6 seau dâeau (Ă ajuster selon lâhumiditĂ© du sable)
Pour une petite dalle de terrasse de 1âŻmÂČ et 10âŻcm dâĂ©paisseur, un dosage âmini-chantierâ peut ĂȘtre organisĂ© ainsiâŻ:
| Composant | Quantité indicative | Comment la mesurer |
|---|---|---|
| Ciment | â 10âŻkg | 2/5 de sac 25âŻkg |
| Sable | â 20âŻkg | â 1 seau 25âŻL |
| Gravier | â 40âŻkg | â 2 seaux 25âŻL |
| Eau | â 5âŻL | œ seau 10âŻL |
Pour garder une rĂ©gularitĂ© sur lâensemble du chantier, il est important que la mĂȘme personne gĂšre la pelle ou le seau, de la premiĂšre gĂąchĂ©e Ă la derniĂšre. Câest le mĂȘme principe quâen Ă©lectricitĂ©âŻ: on utilise les mĂȘmes sections de cĂąble et les mĂȘmes disjoncteurs pour tout un circuit, pour Ă©viter les points faibles.
Cette logique de proportions et de conversions par sacs forme la base de tout projet. Elle sera ensuite adaptĂ©e en fonction de lâusage prĂ©cisâŻ: terrasse piĂ©tonne, fondation, bĂ©ton armĂ©, ou simple bĂ©ton de propretĂ©.
Ajuster le dosage bĂ©ton selon lâusageâŻ: terrasse, fondations, bĂ©ton armĂ©, petits ouvrages
Un mĂȘme dosage ne peut pas convenir Ă tous les projets. Entre une petite terrasse piĂ©tonne, des fondations porteuses et un poteau en bĂ©ton armĂ©, les contraintes mĂ©caniques sont trĂšs diffĂ©rentes. Il faut donc adapter la quantitĂ© de ciment, le type de gravier, voire la consistance du bĂ©ton. De la mĂȘme maniĂšre quâun circuit dâĂ©clairage et un circuit de plaque de cuisson ne sont pas protĂ©gĂ©s par les mĂȘmes calibres, chaque ouvrage mĂ©rite son dosage sur mesure.
Les dosages usuels peuvent se rĂ©sumer ainsiâŻ:
| Type dâouvrage | Dosage ciment (kg/mÂł) | CaractĂ©ristiques principales |
|---|---|---|
| BĂ©ton de propretĂ© | â 250âŻkg/mÂł | BĂ©ton maigre, sert de base sous les fondations |
| Dalle piĂ©tonne / terrasse | â 300âŻkg/mÂł | Bonne rĂ©sistance, facile Ă travailler et lisser |
| Fondations, linteaux, poteaux | â 350âŻkg/mÂł | BĂ©ton plus riche, adaptĂ© aux charges importantes |
| BĂ©ton armĂ© / chape trĂšs sollicitĂ©e | â 400âŻkg/mÂł | RĂ©sistance renforcĂ©e, meilleure tenue dans le temps |
Pour une dalle de terrasse soumise Ă la marche mais pas Ă de lourds vĂ©hicules, le dosage 300âŻkg/mÂł et le ratio 1â2â3 restent trĂšs efficaces. Une Ă©paisseur de lâordre de 12âŻcm est gĂ©nĂ©ralement retenue pour une terrasse piĂ©tonne bien prĂ©parĂ©e, avec un support stabilisĂ© et compactĂ©.
Les fondations et Ă©lĂ©ments structuraux (poteaux, linteaux, longrines) exigent en revanche un bĂ©ton plus riche en ciment. On augmente alors lĂ©gĂšrement le dosage, en visant 350âŻkg/mÂł, voire 400âŻkg/mÂł si lâouvrage est trĂšs sollicitĂ©. Cette marge de sĂ©curitĂ© joue le mĂȘme rĂŽle que le surdimensionnement modĂ©rĂ© dâun cĂąble sur un circuit de puissanceâŻ: elle absorbe les imprĂ©vus.
- Pour un mur porteurâŻ: fondations avec bĂ©ton 350âŻkg/mÂł et armatures soignĂ©es.
- Pour une dalle carrossable (voiture)âŻ: minimum 350âŻkg/mÂł et 15âŻcm dâĂ©paisseur.
- Pour une chape fine trĂšs lissĂ©e ou dĂ©corativeâŻ: autour de 400âŻkg/mÂł.
Pour les travaux dĂ©coratifs ou lĂ©gers (bordures, jardiniĂšres, petits murets non porteurs), le dosage peut ĂȘtre ajustĂ© pour privilĂ©gier la maniabilitĂ© ou lâesthĂ©tique. On rĂ©duit parfois lĂ©gĂšrement la proportion de graviers et on veille surtout Ă une bonne finition de surface.
Un exemple concretâŻ: Julie souhaite rĂ©aliser une allĂ©e piĂ©tonne et une petite dalle carrossable devant son garage. PlutĂŽt que dâutiliser un seul dosage, elle fait deux choix distinctsâŻ:
- AllĂ©e piĂ©tonneâŻ: 300âŻkg/mÂł, bĂ©ton 1â2â3, 12âŻcm dâĂ©paisseur.
- Dalle carrossableâŻ: 350âŻkg/mÂł, mĂȘme ratio granulats, 15âŻcm dâĂ©paisseur, treillis soudĂ© renforcĂ©.
En adaptant ainsi le dosage Ă lâusage rĂ©el, elle limite sa consommation de ciment lĂ oĂč ce nâest pas nĂ©cessaire, tout en sĂ©curisant les zones fortement sollicitĂ©es. Lâouvrage est cohĂ©rent, sans surcoĂ»t inutile ni zone sous-dimensionnĂ©e.
Cette logique dâajustement par type de projet devient encore plus prĂ©cise lorsquâon intĂšgre un autre enjeu de terrainâŻ: le climat et les conditions de mise en Ćuvre, abordĂ©s dans la partie suivante.
Influence de la météo et des conditions de chantier sur le dosage béton
Sur un chantier, la mĂ©tĂ©o joue autant sur le bĂ©ton que sur une installation Ă©lectrique extĂ©rieure. Froid, chaleur, pluie, ventâŻ: chaque condition modifie le comportement du mĂ©lange et impose des ajustements. Le dosage bĂ©ton ne se limite donc pas Ă des chiffres figĂ©sâŻ: il sâadapte au contexte pour prĂ©server rĂ©sistance et durabilitĂ©.
En pĂ©riode de froid, en dessous dâenviron 5âŻÂ°C, lâhydratation du ciment ralentit fortement. Le bĂ©ton met plus de temps Ă durcir et reste vulnĂ©rable au gel dans ses premiĂšres heures. Il devient alors nĂ©cessaireâŻ:
- de rĂ©duire lĂ©gĂšrement lâeau pour limiter la quantitĂ© dâeau libre susceptible de geler,
- dâutiliser des adjuvants accĂ©lĂ©rateurs de prise adaptĂ©s,
- de protéger les coffrages et la surface du béton avec des bùches ou couvertures isolantes.
Par temps chaud, lâeffet inverse se produitâŻ: la prise sâaccĂ©lĂšre, lâeau sâĂ©vapore plus vite et le risque de fissuration par retrait plastique augmente. Dans ce cas, plusieurs mesures sont efficacesâŻ:
- humidifier les granulats avant mélange,
- travailler tÎt le matin ou en fin de journée,
- choisir un rapport eau/ciment maßtrisé et, si besoin, des retardateurs de prise,
- couvrir le béton fraßchement coulé avec une bùche ou le maintenir humide pendant les premiers jours.
La situation est encore diffĂ©rente lorsque les matĂ©riaux eux-mĂȘmes sont humides, notamment le sable. Un sable gorgĂ© dâeau peut fausser totalement le dosage bĂ©ton si lâon ajoute la mĂȘme quantitĂ© dâeau que par temps sec. Câest un peu comme compter sur une tension thĂ©orique sans vĂ©rifier la chute de tension rĂ©elle sur un cĂąble long. Il est alors prudentâŻ:
| Condition | Risques | Ajustement recommandé |
|---|---|---|
| Sable trĂšs humide | BĂ©ton trop liquide, perte de rĂ©sistance | RĂ©duire le volume dâeau de gĂąchage, vĂ©rifier visuellement la consistance |
| Pluie lĂ©gĂšre pendant le coulage | Dilution en surface, dĂ©faut dâadhĂ©rence | ProtĂ©ger la zone, limiter le temps entre mĂ©lange et mise en place |
| Fort vent | SĂ©chage trop rapide, fissures de retrait | Cure renforcĂ©eâŻ: bĂąchage, humidification rĂ©guliĂšre |
Lors dâun Ă©pisode pluvieux, certains bricoleurs tentent malgrĂ© tout de couler leur dalle. Lâeau de pluie qui se mĂ©lange Ă la surface du bĂ©ton modifie le rapport eau/ciment et crĂ©e une couche superficielle plus fragile, parfois poudreuse. Dans ce cas, mieux vautâŻ:
- protéger les matériaux et le coffrage en amont,
- reporter le coulage si la pluie est trop forte,
- rĂ©ajuster Ă©ventuellement avec un peu de ciment et de sable si lâeau de pluie a diluĂ© la surface du mĂ©lange.
Ces adaptations montrent que le dosage bĂ©ton nâest jamais un geste automatique. Il sâinscrit dans un ensemble de paramĂštresâŻ: mĂ©tĂ©o, humiditĂ©, temps de transport du bĂ©ton, accessibilitĂ© du chantier. Un dosage bien pensĂ© mais mal adaptĂ© aux conditions extĂ©rieures perd une partie de ses bĂ©nĂ©fices. Le prochain enjeu, tout aussi dĂ©terminant, concerne la façon de prĂ©parer concrĂštement le mĂ©lange, Ă la main ou Ă la bĂ©tonniĂšre.
MĂ©thodes pratiques pour prĂ©parer un dosage bĂ©ton rĂ©gulierâŻ: main, seau, bĂ©tonniĂšre ou centrale
Une fois les proportions dĂ©finies et les conditions mĂ©tĂ©o prises en compte, reste Ă transformer des chiffres en bĂ©ton bien homogĂšne. Comme pour un tableau Ă©lectrique bien cĂąblĂ©, la mĂ©thode et lâorganisation comptent autant que le dimensionnement. Selon le volume Ă produire, plusieurs solutions existentâŻ: fabrication manuelle Ă la pelle, dosage au seau, bĂ©tonniĂšre, voire bĂ©ton prĂȘt Ă lâemploi livrĂ© depuis une centrale.
Pour les petites quantitĂ©s ( scellements, reprises locales, petits appuis), la prĂ©paration Ă la brouette ou au bac, Ă la pelle, reste envisageable. Il faut alorsâŻ:
- travailler sur un support propre, légÚrement humidifié,
- mĂ©langer dâabord les composants secs (sable, gravier, ciment) jusquâĂ obtenir une teinte uniforme,
- ajouter lâeau progressivement, en plusieurs fois, sans dĂ©passer la consistance souhaitĂ©e.
Pour des volumes intermĂ©diaires (terrasse, petite dalle de garage), la bĂ©tonniĂšre apporte un vrai gain de rĂ©gularitĂ©. Un dosage type pour une cuve de 150âŻL peut ressembler Ă ceciâŻ:
| ĂlĂ©ment | QuantitĂ© pour une bĂ©tonniĂšre 150âŻL | Remarque |
|---|---|---|
| Ciment | â 1 sac de 35âŻkg (2 seaux) | Base pour un bĂ©ton dosĂ© autour de 350âŻkg/mÂł |
| Sable | 4 seaux | Respect du ratio 1â2â3 |
| Gravier | 6 seaux | Ne pas dĂ©passer 80âŻ% de remplissage cuve |
| Eau | œ Ă ÂŸ de seau | Ă ajuster selon humiditĂ© des granulats |
La sĂ©quence de remplissage joue Ă©galement sur la qualitĂ© finale. Une bonne pratique consiste Ă âŻ:
- mettre dâabord une partie de lâeau dans la cuve,
- ajouter ensuite gravier et sable,
- verser le ciment,
- complĂ©ter avec le reste dâeau en surveillant la consistance.
Pour les volumes importants (plusieurs mÂł de fondations, radier, grande dalle), le bĂ©ton prĂȘt Ă lâemploi livrĂ© par centrale est souvent plus Ă©conomique et plus sĂ»r. Il prĂ©sente un dosage maĂźtrisĂ© (par exemple 350âŻkg/mÂł) et une rĂ©gularitĂ© difficile Ă atteindre Ă la main. Un comparatif simplifiĂ© permet de visualiser les avantages de chaque mĂ©thode :
| Mode de fabrication | Atouts | Limites |
|---|---|---|
| à la main | Idéal pour tout petits volumes, matériel limité | Effort physique, homogénéité plus difficile |
| à la bétonniÚre | Bon compromis volume/qualité, cadence réguliÚre | Nécessite organisation et alimentation continue en matériaux |
| BĂ©ton prĂȘt Ă lâemploi | Dosage prĂ©cis, qualitĂ© contrĂŽlĂ©e, rapiditĂ© de mise en Ćuvre | Minimum de commande, accĂšs camion, surcharge en cas de retard |
Sur le terrain, beaucoup de chantiers combinent les solutionsâŻ: bĂ©ton de centrale pour les grosses fondations, puis gĂąchĂ©es Ă la bĂ©tonniĂšre pour les petites reprises ou les Ă©lĂ©ments annexes. Lâessentiel reste de conserver une logique claire de dosage, de vĂ©rification de consistance et de cure, quelle que soit la mĂ©thode retenue.
Une fois la fabrication maßtrisée, la derniÚre étape clé consiste à détecter et corriger les erreurs courantes de dosage, pour éviter les mauvaises surprises une fois le béton durci.
Comment vérifier rapidement si mon dosage béton est correct ?
Une premiĂšre vĂ©rification passe par la consistance : le bĂ©ton doit rester homogĂšne, lĂ©gĂšrement plastique et tenir en tas sans sâeffondrer totalement. Si le mĂ©lange coule comme de lâeau, il est trop riche en eau et perdra en rĂ©sistance. Sâil sâeffrite et ne se compacte pas facilement, il est trop sec. Sur le plan thĂ©orique, un rapport eau/ciment autour de 0,5 avec un dosage de 300 Ă 350 kg de ciment par mÂł convient Ă la plupart des dalles et fondations domestiques.
Peut-on corriger un béton trop liquide pendant le mélange ?
Oui, Ă condition dâintervenir immĂ©diatement. Si le bĂ©ton est trop fluide, on peut ajouter du ciment et du sable en respectant le ratio de base, puis malaxer Ă nouveau jusquâĂ ce que la consistance redevienne plastique. Il ne faut pas simplement rajouter des granulats ou tenter de âcompenserâ aprĂšs plusieurs minutes de prise, car cela crĂ©e des zones hĂ©tĂ©rogĂšnes et fragiles.
Quel dosage utiliser pour une terrasse carrossable devant un garage ?
Pour une dalle carrossable destinĂ©e Ă supporter des vĂ©hicules lĂ©gers, on retient gĂ©nĂ©ralement un dosage de 350 kg de ciment par mÂł, une Ă©paisseur minimale dâenviron 15 cm et un treillis soudĂ© adaptĂ©. Le mĂ©lange suit souvent le ratio 1 volume de ciment, 2 volumes de sable, 3 volumes de gravier, avec un rapport eau/ciment autour de 0,5, ajustĂ© selon les conditions mĂ©tĂ©o et lâhumiditĂ© du sable.
Combien de sacs de ciment prévoir pour 1 m³ de béton ?
Pour un bĂ©ton standard dosĂ© Ă 300â350 kg/mÂł, il faut compter en moyenne 12 Ă 14 sacs de ciment de 25 kg, ou 9 Ă 10 sacs de 35 kg. Pour affiner, on peut retenir quâun sac de 25 kg produit environ 0,1 mÂł de bĂ©ton courant et un sac de 35 kg environ 0,14 mÂł. Le volume total de bĂ©ton Ă rĂ©aliser est ensuite divisĂ© par ces valeurs pour obtenir le nombre de sacs nĂ©cessaires.
Faut-il toujours utiliser des adjuvants dans un dosage béton ?
Les adjuvants ne sont pas obligatoires, mais ils peuvent apporter un vrai plus selon la situation : plastifiants pour amĂ©liorer la maniabilitĂ© sans rajouter dâeau, accĂ©lĂ©rateurs en pĂ©riode froide ou retardateurs par forte chaleur. Ils doivent cependant ĂȘtre utilisĂ©s en respectant strictement les dosages indiquĂ©s par le fabricant, afin de ne pas dĂ©sĂ©quilibrer la formulation du bĂ©ton et de conserver une rĂ©sistance conforme aux attentes.



